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Bonjour tout le monde,

dans cette interview accordée à LinuxFr.org, Cédric Gémy parle des logiciels de la sphère graphique qu'il connaît bien, utilise et sur lesquels il forme, voire, qu'il a contribué à développer : Inkscape, Gimp, Scribus, Blender (et aussi un peu Krita). Non seulement c'est passionnant, non seulement, il parle des logiciels libres comme, à mon avis, on devrait toujours le faire (en mettant en avant les points forts des fonctionnalités), mais en plus il cite Mageia.


Bonne lecture.

Édité par Ysabeau Le 20/09/2021 à 11h39

Bonsoir,
Je l'ai lu (pour une fois que je lis un truc sur LinuxFr ). Ça confirme ce que je pense. Gimp est développé depuis des années par des artistes, designers, ce qui fait que les fonctions photographiques sont très en retard sur la concurrence.

Je ne vois pas ce qui te fait dire ça, mais c'est très exactement ce genre de réflexion dès qu'on parle d'un logiciel libre qui est agaçante.

Édité par Ysabeau Le 21/09/2021 à 09h37

Le fait de suivre les notes de développement de Gimp depuis des années et de voir des choses comme High bit depth support, New blend modes, make use of CIE LAB and CIE LCH color spaces:... alors que la fonctionnalité manquante principale pour la retouche photo est l'édition non destructive. L'absence de celle-ci alourdit le fichier de travail (puisqu'il faut des dizaines de copies de l'image) et ralentit le processus de retouche.
En effet, si au bout d'une dizaine de calques l'opérateur se rend compte que son changement de couleur sur le calque deux est mal fait, tu es bon pour tout recommencer. C'est d'ailleurs pour ça que Gimp se fait maintenant manger par Darktable pour la photo. Mais ce dernier, très bon par ailleurs, est fait pour retoucher les photos en masse (comme Lightroom et c'est son rôle qu'il remplit parfaitement) et manque de certaines fonctionnalités qui peuvent intéresser les infographistes qui utilisent des photos.

Ce Monsieur le dit bien à un moment dans l'interview, quand tu as des clients, c’est différent. Ce que tout le monde fait en 4h car il a un logiciel propriétaire qui permet un travail plus rapide et que celui qui utilises un logiciel libre met 8h, il ne peut se permettre de l'utiliser. Le client n'acceptera pas que cela prenne deux fois plus de temps.

Krita, Inkscape et surtout Blender sont de beaux exemples de réussites. Tout le monde utilise Blender maintenant. Un grand studio d'animation japonais a annoncé l'année dernière qu'il n'utiliserait plus que Blender pour la 3D, car le logiciel convenait maintenant à ses besoins et qu'il allait même financer le développement de fonctionnalités qui l'intéressait.

A contrario, Gimp qui était un des gros projets bien avancé du logiciel libre s'est endormi sur ces lauriers. Sorti du GTK 3 : 10/02/2011, Gimp toujours en GTK2 alors qu'il n'est plus maintenu.

Ce qui m'agace c'est que la seule chose que tu retiens de cette interview c'est le truc négatif qui rentre dans ta façon de voir et qui n'est même pas dite dans l'entretien. Le reste, on dirait que tu t'en fiches.

Mais tout ce qu'il dit sur son expérience, sur la formation, c'est super intéressant. Je trouve ça désespérant.

et bien moi, je vois une longue et intéressante interview dans laquelle Magiea est citée, sur linux.fr

J'ai lu toute son interview. Même si je ne suis pas d'accord avec tout. Si mon électricien vient avec un tournevis plat pour dévisser ma vis torx parce qu'il se fournit dans une SCOP et qu'elle ne sait faire que ça, je vais quand même me poser des questions sur ses outils. Et je ne suis pas du tout d'accord avec le fait que c'est à l'humain de s'adapter à l'outil. C'est l'inverse. De mon point de vue, c’est une pensée très dangereuse, mais ça se discute. Il fait la pub pour une école (la sienne si j'ai bien compris) qui propose des formations à 4600 € l'année avec un diplôme peut être certifié ou visé (mais leur site ne le précise pas) mais non reconnu comme une licence et qui n'affiche pas son taux d'emploi à la sortie, je ne suis pas à fond.

Ensuite oui, c’est un très beau témoignage, mais les logiciels libres en arts appliqués restent minoritaires voir quasi absent pour certains et il ne donne rien de concret sur comment modifier ça. En plus de 20 ans ça n'a presque pas changé.

Moi-même, je fais du logiciel libre (pour l'instant) mais ce que je dis aux clients, c'est que mon logiciel est meilleur que son équivalent propriétaire, qu'en plus je peux les former pour qu'ils soient plus autonome, et que j'ai une plus grande réactivité que les logiciels propriétaires. D'ailleurs les exemples de Blender, Kdenlive ou Darktable sont parlants. Si le logiciel est bon, il pourra être utilisé. Mais une entreprise n'acceptera jamais de passer à un logiciel moins bon sous prétexte qu'il est libre.

Alors en effet, quand le logiciel n'est pas le cœur du métier, passer au logiciel libre pour des raisons de cout de licence ou d'utilisation limitée des fonctionnalités se fait de plus en plus. Mais on ne peut pas se réjouir qu'un logiciel de dessin soit utilisé par des gens dont ce n'est pas le cœur de métier alors qu'il sera boudé par la profession.

Pour conclure, je pense qu'on ne va pas assez dans le pourquoi ces logiciels ne décollent pas et qu'on se focalise trop sur de petites réussites mais insignifiantes à l'échelle globale.

Il ne fait aucune pub ! Il répond à mes questions, dont l'une concernait l'existence de formation universitaire sur les logiciels libres. Et j'ai posé cette question parce que des habitués de LinuxFr.org se la posaient. Soit dit en passant ces questions sur la formation professionnelle dans son secteur sont des questions épineuses. Et c'est moi qui ai rajouté les liens, c'est aussi le boulot de la modération de LinuxFr.

Par ailleurs, ce n'est pas parce que certains logiciels tiennent le haut du pavé qu'ils sont forcément meilleurs que les logiciels libres, c'est, surtout, parce que, derrière, il y a des sacrés forces de vente et des capacités de lobbying énormes. Je sais très exactement de quoi je parle.

Tu as lu cette interview avec un sacré biais et un sacré a priori en fait.

Édité par Ysabeau Le 24/09/2021 à 14h35

Tout à fait c'est une excellente interview, le fait que Mageia soit citée c'est un bonus totalement inattendu de surcroît.

C'est se voiler la face sur la réalité de certains logiciels. C'est vrai pour Mageia dont un des problèmes est le déficit de publicité, mais ça s'améliore. Mais GIMP, c’est clairement de gros problèmes (manque de moyen ?) de développement. Le passage à la v3 et l'édition non destructive sont sur la ROADMAP depuis 10 ans et depuis on a vu x versions avec des fonctionnalités non présentes sur la roadmap et la v3 pas encore finie. Et GIMP est connu de beaucoup de monde, on ne peut pas lui reprocher son manque de publicité. Kdenlive a réussi son grand bond en avant lors du passage des 0.x.x aux versions mois.année. Et il est depuis considéré comme un très bon logiciel. Si des grosses entreprises utilisent Blender, c’est qu'il répond à leur besoin pourtant il n'a pas la force de frappe publicitaire de Maya, Catia ou 3DSMax.

Ce qui fait la force d'Adobe c'est son intégration : pour du montage vidéo possibilité de passer de Première à After Effect et au logiciel de son sans export/import entre les différents logiciels. Malheureusement aucun logiciel libre ne sait le faire.

Tout ramener à la publicité pour refuser de voir les problèmes d'UI ou de développement des logiciels ne les fera pas avancer. GNOME propose encore un lecteur PDF qui n'a que deux possibilités d'annotation : surligner ou note. En 2021, c'est quand même un comble. Pour les problèmes d'interface il faut admettre que les graphistes ont plus de difficulté à trouver du travail bien rémunéré donc travailler bénévolement va, en proportion, beaucoup moins les intéresser qu'un développeur qui pourra toujours trouver quelque chose. Pour le reste, c'est plus difficilement explicable.

J'ai donné l'interview à lire à ma compagne qui a fait des études de design multimédia puis de montage audiovisuel au début des années 2010 (et qui utilise Linux à la maison) voir ce qu'elle en pensait et quelle était sa réaction. Pour l'instant, on a compris (mais je pense que j'avais mal compris le début de l'interview et sa présentation) que ce monsieur est formateur depuis longtemps et non plus graphiste/artiste vu que Google Image ne renvoie aucune création et que son site ne présente aucun book. On a aussi regardé le site de l'école que tu avais mis en lien et bien, il dessert la cause du logiciel libre vu qu'il est particulièrement pas au gout du jour. Pour comparaison on a regardé quelques sites de grandes écoles de design/audiovisuel/3D/photo... et bien ActiveDesign ça n'a rien à voir. Une personne qui tombe sur le site pour chercher ses études ne sera surement pas attirée par celui-ci. Donc c'est vrai que je te rejoins un peu sur le manque de pub, mais il ne faut pas se tirer des balles dans le pied en faisant des sites n'importe comment non plus.

Bien, on arrête là, le dénigrement et la mauvaise foi ça suffit.

Je ne suis pas de mauvaise foi et je ne dénigre personne. J'explique juste pourquoi je suis en désaccord avec beaucoup des idées développées dans cette interview et je donne des exemples des raisons pour lesquelles je pense que le genre d'attitude laissant entendre que les logiciels libres seraient mieux que leur équivalent propriétaire et que le problème viendrait d'ailleurs (maque de pub, méchantes entreprises ou utilisateurs ayant de mauvaises attitudes) ne fait plus avancer le logiciel libre.

J'ai fait récemment passer ma tante de Outlook à Thunderbird comme client mail. L'argument, son compte Orange ne fonctionnait plus correctement avec la dernière version de Outlook mais parfaitement avec Thunderbird. Pourtant, elle n'utilise pas de logiciels libres. Elle est juste passée à Thunderbird car il fonctionnait mieux pour elle. C'est la technique qui l'a décidé.

je suis assez d'accord avec beaucoup de propos de Yuusha, il en reste pas moins que l'interview est de grande qualité, mais on peut ne pas être d'accord avec tout ce qui est dit (encore heureux...)

Son site n'est plus mis à jour depuis des années, et si vraiment, vous aviez eu un peu de moins d'a priori négatifs, vous auriez vu qu'il est développeur et chef de projet. Et si vous étiez un peu moins ignorants du domaine de la formation que vous fustigez (donc moi aussi je me sens dénigrée), vous sauriez que nombre de formateurs et de formatrices font aussi de la production, parce que ça reste le meilleur moyen d’utiliser un logiciel sous toutes ses faces.

Que tu ne sois pas d'accord avec Cédric Gémy, ne t'obligeait à le dénigrer comme tu le fais.

On peut ne pas être d'accord, tout à fait, mais on n'est pas obligé de dénigrer les gens ou les logiciels pour ce faire.