Inspiré de l'article de h-online « Health Check : Mandriva Catch a Falling Star », MLO présente à sa communauté un nouvel article sur l'histoire de Mandriva, comment la distribution est née, d'où elle vient et qu'elle a été son cheminement jusqu'à aujourd'hui.
Dans le cadre du dossier les Interviews MLO, toute la Team vous convie donc à cette intéressante histoire tout à fait approprié pour les débutants qui débarquent sur la banquise mandrivienne et pour tous ceux et celles qui y sont déjà.
Mandriva : une étoile malmenée
C'est en France que commence la vie de Mandriva, connu sous le nom de Mandrake Linux à l'époque. Le 24 juillet 1998, dans sa chambre, Gaël Duval, un étudiant en informatique, intégrait pour la toute première fois le bureau KDE 1.0 sur une Red Hat Linux 5.1. Il téléchargea cette nouvelle distribution sur 2 serveurs FTP, partit en vacances et à son retour, il a été surpris de constater que sa nouvelle distribution faisait un tabac !
Le but principal de l'aventure de Gaël était de rendre linux plus facile et plus simple à utiliser. Voilà ce qu'il a dit lorsqu'il a posté son message sur lwn.net :
Pour ce faire, il a intégré le tout nouveau bureau KDE 1.0 (sorti le 12 juillet 1998) sur une Red Hat 5.1 et ajouté plusieurs fonctionnalités pour ainsi créer une première distribution linux orienté graphique. Les principales fonctionnalités étaient : accès facile aux disques flexibles et CD-Rom sans devoir passer par la commande en console (mount /dev/...). Son frère, un néophyte en informatique, a été le premier a tester cette nouvelle distribution. Sans difficulté, il a été capable de prendre en main facilement un système linux. Cette année-là, lors de son retour de vacances, son projet avait tellement été apprécié de la communauté qu'il avait pas moins de 200 courriels qui l'attendait. Des gens lui ont soumis de nouvelles idées, un patch et 2 entreprises (aux États-Unis et en Autriche) avaient déjà commencé à distribuer la Mandrake Linux sur CD !
Imaginez le système de l'époque :
Un aperçu du bureau.
Le choix du bureau KDE a été salutaire pour Mandrake. Le « Kool Desktop Environment » était révolutionnaire à l'époque. C'était la première tentative pour créer un bureau intégré complet pour les systèmes de type UNIX.
Une étoile tombante...
Mandrake est ainsi devenu la plus porpulaire distribution linux orienté graphique, la distribution qui offre le plus aux utilisateurs, une des premières alternatives au système Windows, facile à installer et à configurer et surtout, simple à utiliser. La première version fut la Mandrake 5.1, en raison de la Red Hat sur laquelle elle était basée.
À la fin de 1998, Duval fonda MandrakeSoft avec Frederick Bastok et Jacques Le Marois. L'objectif était de développer le potentiel commercial de Mandrake en créant des versions empaquetées de la distribution et du service de dépannage. En 1999, MandrakeSoft conclue une entente avec MacMillan Software (aujourd'hui connu sous le nom de Pearson Technology Group) afin d'offrir une gamme de produit linux basé sur Mandrake Linux et permettant ainsi à MandrakeSoft de profiter du large marché américain. En l'espace d'une année à peine, MandrakeSoft devint rapidement la distribution linux la plus populaire dans plusieurs foyers.
L'intérêt et la popularité de linux jusqu'à la fin des années 90 a accentué les notions de facilité d'utilisation et accessibilité et encore plus sur l'installation et le contrôle simplifié d'une distribution linux, et MandrakeSoft a été l'instigateur de cette tendance importante. MandrakeSoft ne faisait pas seulement dans le système d'exploitation pour ordinateur personnel, mais a aussi agrandi sa gamme de produit en offrant des éditions serveur, de la consultation, du support et des formations pour les entreprises.
Les années se suivent mais ne se ressemble pas
À la fin des années 1990 et début des années 2000, Mandrake était l'équivalent d'Ubuntu aujourd'hui. Tout semblait bien aller, de bonnes décisions étaient prises et la chance était même au rendez-vous. Le succès ne semblait jamais vouloir se tarir. Mandrake était un système qui visait le marché des ordinateurs personnels. Linux avait le vent dans les voiles et Mandrake gagnait de plus en plus d'adeptes. Bref, MandrakeSoft avait déjà atteint l'âge d'or. En août 1999, MacMillan rapportait que ses produits linux basé sur Mandrake constituaient 52% de ses ventes aux États-Unis ! Même si MandrakeSoft était à Paris, 70% de ses ventes étaient faites aux États-Unis !
Toutefois, le ciel s'assombrissait. En effet, la croissance fulgurante de MandrakeSoft coïncidait avec le boom des entreprises dotcom, donc lié à l'Internet. Cette rapide croissance a certainement été la cause de sa décroissance du début des années 2000. Mandrake était la distribution la plus populaire sur distrowatch et atteignait le haut du palmarès jusqu'à l'arrivée en 2004 d'Ubuntu. Dès son entrée, Ubuntu faisait mal à Mandrake.
Mandrake a fait face au même problème que plusieurs autres éditeurs de distributions linux pour ordinateurs personnels : vendre un système d'exploitation empaquetés n'était plus une solution d'affaire viable à long terme. En effet, l'arrivée de l'Internet à haute vitesse et la croissante disponibilité des ISO téléchargeables ne justifiait plus de vendre un système d'exploitation empaqueté. Avec l'ouverture d'un bureau à Los Angeles et le recrutement de plusieurs programmeurs pour demeurer compétitif, les coûts d'opération ont commencé a augmenter pendant que les sources de revenu diminuaient.
En juillet 2001, MandrakeSoft émettait des actions sur les marchés financiers afin d'augmenter son capital. Mais à la fin de 2002, la société faisait face à de sérieux problèmes de liquidités et chercha de nouvelles sources de revenu. Les problèmes financiers étaient si importants que la société a été forcée de faire appel à sa communauté d'utilisateurs pour la sortir de cette fâcheuse position. Ainsi fut créé le Club Mandrake, club payant qui permettait aux abonnés payeurs d'obtenir plusieurs applications, des téléchargements plus rapides et des promotions spéciales.
C'était malheureusement trop peu. En 2003, MandrakeSoft dû faire appel au Greffe du Tribunal du Commerce afin de faire une Déclaration de cessation de paiements mais a pu s'en soustraire à la fin de 2004.
Il était une fois la racine de mandragore
Les ennuis de MandrakeSoft n'étaient pas que financier. Les origines même de son nom lui causa aussi des ennuis.
Le poète anglais John Donne (1572-1631) avait écrit une chanson qui disait (en anglais) :
« Go and catch a falling star. Get with child a mandrake root ». Littéralement, « Attrape une étoile tombante. Avec ton enfant, cueille une racine de mandragore ».
L'étoile a été choisie pour devenir le logo de Mandrake linux et la distribution créée par Duval a été nommée d'après les propriétés magiques des racines du mandragore. Ironiquement, l'oeuvre de John Donne ne fut pas l'inspiration ni du logo et ni du nom donné à cette distribution ! Mais il a été la source des autres ennuis de MandrakeSoft...
Dans un entrevue en 2002, Gaël Duval avait indiqué que le nom de la distribution avait été choisi ainsi parce qu'il voulait un mot dans lequel on retrouverait la lettre K pour faire un rappel de KDE. Mandrake était donc un nom simple qui décrivait une plante avec des propriétés surnaturelles. L'analogie avec la facilité d'utilisation de sa distribution était idéale !
Plus tard, par simple coïncidence ou par manque de prévoyance, les développeurs de Mandrake ont choisi un chapeau haut de forme et une baguette magique pour illustrer la simple configurabilité de la distribution. Malheureusement, ce choix s'est avéré une très mauvaise idée. En effet, Mandrake le magicien était un personnage de bande dessinée bien connu créé par Lee Falk dans les années 30 (Mandrake the Magician). C'en était trop pour la Hearst Corporation, détenteurs des droits de Mandrake le magicien, qui engagea des poursuites contre MandrakeSoft pour non respect des droits de la marque de commerce. MandrakeSoft a perdu la cause devant la cour Française et en appelait de la décision. Malheureusement, l'appel fut aussi rejeté parce que l'outil de configuration de Mandrake se nommait Lothar et il s'avérait que c'était le nom d'un des meilleurs amis de Mandrake le magicien ! Imaginez la gaffe...
En conséquence, MandrakeSoft a été contraint de renommer sa distribution de Mandrake Linux (ou Linux Mandrake) en Mandrakelinux. Vous allez dire : elle est où la différence ? Ben voilà, ça se passe de commentaires hein !
La fin de l'ère Duval
En avril 2005, MandrakeSoft fusionne ses activités avec la société linux brézilienne Conectiva et change de nom une autre fois. Mandrakelinux devient ainsi Mandriva. Ce changement de nom vient scellé l'issu avec la cour française et vient souligner sa fusion avec Conectiva.
En juin de cette même année, Mandriva achète les actifs de Lycoris, éditeur de la distribution Redmond Linux. Plus tard, elle acquiert EdgeIT, une entreprise de support et services informatique pour les clients corporatifs. Ensuite, c'est Linbox qui est acquis, une entreprise Française de logiciel open source pour entreprise qui avait des clients tel que Renault, EADS, Arcelor et plusieurs agences gouvernementales.
Malgré ces acquisitions, la société a tout de même continué à avoir des ennuis de toutes sortes et des problèmes importants de relations publiques (ça vous dit quelque chose ?
). En 2006, Francois Bancilhon, l'ancien PDG de Mandriva, remerciait Gaël Duval de ses services en éliminant le nouveau service créé par Gaël afin de réduire les coûts d'opérations. Plus tard, la sortie de la Mandriva Iris causa aussi d'énormes problèmes et Mandriva fut accusé de violation de la licence GPL.
La perte de Gaël Duval marqua donc la fin de l'âge d'or de Mandrake/Mandriva.
MandrakeSoft et Conectiva ont toujours été réputés pour être des entreprises innovatrices. Soulignons les innovations suivantes :
Aujourd'hui, Mandriva compte près de 80 collaborateurs, dont 50 ingénieurs et possède des bureaux en France, au Brésil ainsi qu'aux États-Unis. Ses produits sont vendus dans plus de 140 pays.
Une rétrospective des différentes versions de Mandrake/Mandriva :
Dans le cadre du dossier les Interviews MLO, toute la Team vous convie donc à cette intéressante histoire tout à fait approprié pour les débutants qui débarquent sur la banquise mandrivienne et pour tous ceux et celles qui y sont déjà.

Mandriva : une étoile malmenée
C'est en France que commence la vie de Mandriva, connu sous le nom de Mandrake Linux à l'époque. Le 24 juillet 1998, dans sa chambre, Gaël Duval, un étudiant en informatique, intégrait pour la toute première fois le bureau KDE 1.0 sur une Red Hat Linux 5.1. Il téléchargea cette nouvelle distribution sur 2 serveurs FTP, partit en vacances et à son retour, il a été surpris de constater que sa nouvelle distribution faisait un tabac !
Le but principal de l'aventure de Gaël était de rendre linux plus facile et plus simple à utiliser. Voilà ce qu'il a dit lorsqu'il a posté son message sur lwn.net :
Citation :
Le but de ce projet :
- offrir une distribution linux facile à installer pour ceux et celles qui ne veulent pas passer des heures à installer et configurer un système linux : on installe et on utilise !
- offrir un système linux simple, attrayant pour les débutants qui viennent de Windows.
- offrir une distribution linux facile à installer pour ceux et celles qui ne veulent pas passer des heures à installer et configurer un système linux : on installe et on utilise !
- offrir un système linux simple, attrayant pour les débutants qui viennent de Windows.
Pour ce faire, il a intégré le tout nouveau bureau KDE 1.0 (sorti le 12 juillet 1998) sur une Red Hat 5.1 et ajouté plusieurs fonctionnalités pour ainsi créer une première distribution linux orienté graphique. Les principales fonctionnalités étaient : accès facile aux disques flexibles et CD-Rom sans devoir passer par la commande en console (mount /dev/...). Son frère, un néophyte en informatique, a été le premier a tester cette nouvelle distribution. Sans difficulté, il a été capable de prendre en main facilement un système linux. Cette année-là, lors de son retour de vacances, son projet avait tellement été apprécié de la communauté qu'il avait pas moins de 200 courriels qui l'attendait. Des gens lui ont soumis de nouvelles idées, un patch et 2 entreprises (aux États-Unis et en Autriche) avaient déjà commencé à distribuer la Mandrake Linux sur CD !
Imaginez le système de l'époque :
- Linux Kernel version: 2.0.34
- glibc version: 2.0.7
- gcc version: 2.7.2
- Red Hat Linux version: 5.1
- KDE version: 1.0
- XFree86: 3.3.2
- Gimp version: 1.0
- Apache version: 1.2.6
- Netscape Communicator version: 4.05
- emacs version: 20.2
Un aperçu du bureau.
Le choix du bureau KDE a été salutaire pour Mandrake. Le « Kool Desktop Environment » était révolutionnaire à l'époque. C'était la première tentative pour créer un bureau intégré complet pour les systèmes de type UNIX.
Une étoile tombante...
Mandrake est ainsi devenu la plus porpulaire distribution linux orienté graphique, la distribution qui offre le plus aux utilisateurs, une des premières alternatives au système Windows, facile à installer et à configurer et surtout, simple à utiliser. La première version fut la Mandrake 5.1, en raison de la Red Hat sur laquelle elle était basée.
À la fin de 1998, Duval fonda MandrakeSoft avec Frederick Bastok et Jacques Le Marois. L'objectif était de développer le potentiel commercial de Mandrake en créant des versions empaquetées de la distribution et du service de dépannage. En 1999, MandrakeSoft conclue une entente avec MacMillan Software (aujourd'hui connu sous le nom de Pearson Technology Group) afin d'offrir une gamme de produit linux basé sur Mandrake Linux et permettant ainsi à MandrakeSoft de profiter du large marché américain. En l'espace d'une année à peine, MandrakeSoft devint rapidement la distribution linux la plus populaire dans plusieurs foyers.
L'intérêt et la popularité de linux jusqu'à la fin des années 90 a accentué les notions de facilité d'utilisation et accessibilité et encore plus sur l'installation et le contrôle simplifié d'une distribution linux, et MandrakeSoft a été l'instigateur de cette tendance importante. MandrakeSoft ne faisait pas seulement dans le système d'exploitation pour ordinateur personnel, mais a aussi agrandi sa gamme de produit en offrant des éditions serveur, de la consultation, du support et des formations pour les entreprises.
Les années se suivent mais ne se ressemble pas
À la fin des années 1990 et début des années 2000, Mandrake était l'équivalent d'Ubuntu aujourd'hui. Tout semblait bien aller, de bonnes décisions étaient prises et la chance était même au rendez-vous. Le succès ne semblait jamais vouloir se tarir. Mandrake était un système qui visait le marché des ordinateurs personnels. Linux avait le vent dans les voiles et Mandrake gagnait de plus en plus d'adeptes. Bref, MandrakeSoft avait déjà atteint l'âge d'or. En août 1999, MacMillan rapportait que ses produits linux basé sur Mandrake constituaient 52% de ses ventes aux États-Unis ! Même si MandrakeSoft était à Paris, 70% de ses ventes étaient faites aux États-Unis !
Toutefois, le ciel s'assombrissait. En effet, la croissance fulgurante de MandrakeSoft coïncidait avec le boom des entreprises dotcom, donc lié à l'Internet. Cette rapide croissance a certainement été la cause de sa décroissance du début des années 2000. Mandrake était la distribution la plus populaire sur distrowatch et atteignait le haut du palmarès jusqu'à l'arrivée en 2004 d'Ubuntu. Dès son entrée, Ubuntu faisait mal à Mandrake.
Mandrake a fait face au même problème que plusieurs autres éditeurs de distributions linux pour ordinateurs personnels : vendre un système d'exploitation empaquetés n'était plus une solution d'affaire viable à long terme. En effet, l'arrivée de l'Internet à haute vitesse et la croissante disponibilité des ISO téléchargeables ne justifiait plus de vendre un système d'exploitation empaqueté. Avec l'ouverture d'un bureau à Los Angeles et le recrutement de plusieurs programmeurs pour demeurer compétitif, les coûts d'opération ont commencé a augmenter pendant que les sources de revenu diminuaient.
En juillet 2001, MandrakeSoft émettait des actions sur les marchés financiers afin d'augmenter son capital. Mais à la fin de 2002, la société faisait face à de sérieux problèmes de liquidités et chercha de nouvelles sources de revenu. Les problèmes financiers étaient si importants que la société a été forcée de faire appel à sa communauté d'utilisateurs pour la sortir de cette fâcheuse position. Ainsi fut créé le Club Mandrake, club payant qui permettait aux abonnés payeurs d'obtenir plusieurs applications, des téléchargements plus rapides et des promotions spéciales.
C'était malheureusement trop peu. En 2003, MandrakeSoft dû faire appel au Greffe du Tribunal du Commerce afin de faire une Déclaration de cessation de paiements mais a pu s'en soustraire à la fin de 2004.
Il était une fois la racine de mandragore
Les ennuis de MandrakeSoft n'étaient pas que financier. Les origines même de son nom lui causa aussi des ennuis.
Le poète anglais John Donne (1572-1631) avait écrit une chanson qui disait (en anglais) :
« Go and catch a falling star. Get with child a mandrake root ». Littéralement, « Attrape une étoile tombante. Avec ton enfant, cueille une racine de mandragore ».
L'étoile a été choisie pour devenir le logo de Mandrake linux et la distribution créée par Duval a été nommée d'après les propriétés magiques des racines du mandragore. Ironiquement, l'oeuvre de John Donne ne fut pas l'inspiration ni du logo et ni du nom donné à cette distribution ! Mais il a été la source des autres ennuis de MandrakeSoft...
Dans un entrevue en 2002, Gaël Duval avait indiqué que le nom de la distribution avait été choisi ainsi parce qu'il voulait un mot dans lequel on retrouverait la lettre K pour faire un rappel de KDE. Mandrake était donc un nom simple qui décrivait une plante avec des propriétés surnaturelles. L'analogie avec la facilité d'utilisation de sa distribution était idéale !
Plus tard, par simple coïncidence ou par manque de prévoyance, les développeurs de Mandrake ont choisi un chapeau haut de forme et une baguette magique pour illustrer la simple configurabilité de la distribution. Malheureusement, ce choix s'est avéré une très mauvaise idée. En effet, Mandrake le magicien était un personnage de bande dessinée bien connu créé par Lee Falk dans les années 30 (Mandrake the Magician). C'en était trop pour la Hearst Corporation, détenteurs des droits de Mandrake le magicien, qui engagea des poursuites contre MandrakeSoft pour non respect des droits de la marque de commerce. MandrakeSoft a perdu la cause devant la cour Française et en appelait de la décision. Malheureusement, l'appel fut aussi rejeté parce que l'outil de configuration de Mandrake se nommait Lothar et il s'avérait que c'était le nom d'un des meilleurs amis de Mandrake le magicien ! Imaginez la gaffe...
En conséquence, MandrakeSoft a été contraint de renommer sa distribution de Mandrake Linux (ou Linux Mandrake) en Mandrakelinux. Vous allez dire : elle est où la différence ? Ben voilà, ça se passe de commentaires hein !
La fin de l'ère Duval
En avril 2005, MandrakeSoft fusionne ses activités avec la société linux brézilienne Conectiva et change de nom une autre fois. Mandrakelinux devient ainsi Mandriva. Ce changement de nom vient scellé l'issu avec la cour française et vient souligner sa fusion avec Conectiva.
En juin de cette même année, Mandriva achète les actifs de Lycoris, éditeur de la distribution Redmond Linux. Plus tard, elle acquiert EdgeIT, une entreprise de support et services informatique pour les clients corporatifs. Ensuite, c'est Linbox qui est acquis, une entreprise Française de logiciel open source pour entreprise qui avait des clients tel que Renault, EADS, Arcelor et plusieurs agences gouvernementales.
Malgré ces acquisitions, la société a tout de même continué à avoir des ennuis de toutes sortes et des problèmes importants de relations publiques (ça vous dit quelque chose ?

La perte de Gaël Duval marqua donc la fin de l'âge d'or de Mandrake/Mandriva.
MandrakeSoft et Conectiva ont toujours été réputés pour être des entreprises innovatrices. Soulignons les innovations suivantes :
- Conectiva est celle qui a développé Synaptic, le gestionaire de paquets utilisé par Debian et Ubuntu
- Mandrake/Mandriva a été le premier éditeur d'une distribution linux à offrir des ISO
- Mandrake/mandriva a été le premier éditeur d'une distribution linux à offrir un système orienté graphique et convivial
- Mandrake/mandriva a été le premier éditeur d'une distribution linux à offrir un système graphique de configuration (le CCM)
- Mandrake/mandriva est le créateur du gestionnaire de paquets basé sur les rpm, toujours utilisé aujourd'hui
- Mandrake/mandriva est le premier éditeur d'une distribution linux à offrir un système pré-installé sur une clé USB avec Mandriva Flash
- Mandrake/mandriva est le premier éditeur d'une distribution linux à offrir un système conçu spécifiquement pour les netbooks avec Mandriva Mini
Aujourd'hui, Mandriva compte près de 80 collaborateurs, dont 50 ingénieurs et possède des bureaux en France, au Brésil ainsi qu'aux États-Unis. Ses produits sont vendus dans plus de 140 pays.
Une rétrospective des différentes versions de Mandrake/Mandriva :