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Bonjour,
J'étais hier à la journée du libre éducatif qui s'est déroulée hier dans le Pas-de Calais.
Je ne vais pas en faire un résumé complet, mais pointer quelques points notables.
Une idée forte est de construire ce que l'on peut qualifier de commun. Un commun est un objet partagé et qui répond aux besoins de plusieurs. Il ne suffit pas qu'un outil soit libre pour qu'il soit un commun. Il faut aussi une réelle possibilité de réutilisation et une gouvernance ouverte, que l'outil soit perçu comme une propriété partagée.
Cela ne va pas de soi, même si des intérêts convergents y incitent, une dame a fait un exposé d'un cas concret où différentes associations du social avaient intérêt à mutualiser un socle commun, il lui semblait que c'était une condition suffisante, mais non.
Une info donnée en anecdote, le renouvellement du contrat avec Microsoft. Il a été justifié par le fait qu'il n'est pas possible concrètement de décréter aujourd'hui que le personnel de l'éducation nationale ne pourra pas utiliser les outils de Microsoft.
Le ministère a mis en place une forge Gitlab dans laquelle les projets peuvent être déposés. Des axes d'évolution sont en chantier : rendre l'outil moins typé informatique, et plus accessible.
Lors d'une table ronde, un représentant de Linagora est revenu sur l'annonce d'un moteur d'IA Lucie qui s'est fait "démolir" dès son lancement, obligeant à son débranchement. L'idée est de construire un modèle d'IA qui soit open source. Il s'agissait d'une version intermédiaire, et le but de la mise à disposition était de réaliser une phase de consolidation avec la contribution du public. L'utilisation reste possible mais selon d'autres modalités. https://lucie.chat/

Bonjour,

Merci pour ce résumé. Je ne comprends pas trop ce passage :

Papoteur :

Une info donnée en anecdote, le renouvellement du contrat avec Microsoft. Il a été justifié par le fait qu'il n'est pas possible concrètement de décréter aujourd'hui que le personnel de l'éducation nationale ne pourra pas utiliser les outils de Microsoft.

Il n'est pas question d'interdire l'utilisation à qui que ce soit, mais de ne pas proposer les outils. En soi, si un professeur veut utiliser une application (logiciel) qui n'existe que dans l'univers Apple, par exemple FinalCut Pro, on peut aussi dire que le ministère a décrété de ne pas pouvoir utiliser cet outil ? Vu qu'il ne fonctionne que sur Mac. C'est pour ça que je ne comprends pas l'argument.

Des informations que j'ai, il s'agit de licences Office 365, périssables, donc un accès en ligne aux logiciels. Les professeurs et élèves reçoivent une licence, c'est gratuit pour eux et pour leur établissement.
Si les profs n'ont plus de licence, ils ne pourront plus utiliser comme avant les documents qu'ils ont créés.

Bonjour,

Merci Papoteur pour ce retour.

Yuusha :

Il n'est pas question d'interdire l'utilisation à qui que ce soit, mais de ne pas proposer les outils. En soi, si un professeur veut utiliser une application (logiciel) qui n'existe que dans l'univers Apple, par exemple FinalCut Pro, on peut aussi dire que le ministère a décrété de ne pas pouvoir utiliser cet outil ? Vu qu'il ne fonctionne que sur Mac. C'est pour ça que je ne comprends pas l'argument.

En fait si tu suis un peu les publication de l'APRIL, c'est pas tellement d’interdire l'utilisation mais d'interdire tout le lobying autour de ces outils. L'Education Nationale et l'Etat doit prôner une utilisation de logiciels (souverains dans l'idéale) non privateur de libertés. On sait qu'une fois le doigt mis dans un outils Microsoft nous sommes enfermés dans un système privateur ne laissant plus d'autres possibilité que d'utiliser leurs outils.
A contrario (mais là je n'apprends rien à personnes ici) les outils libres te rendent la maîtrise sur l'outil et ne t'enferment pas dans leur écosystème.
Je pense que c'était mal formulé mais que ça devait être ç le fond de la chose.

Comme je le disais hier sur Matrix:
Je creuse aussi cette notion de communs. Je trouve que Mageia est dans cette voie même si la gouvernance n'est pas parfaite.
La forge éducation est vraiment bien faite. Je l'utilise beaucoup pour construire des animations notamment. Je la présente Aix enseignants dès que j'en ai l'occasion.
Apps.edu également. Il y a 10 jours je suis encore allé installer un PC avec Primtux dans une école maternelle.
Je crois que l'Education Nationale et la Fonction publique avancent sur le sujet grâce notamment à Alexis Kauffman mais que les GAFAM ne se laissent pas faire et pèsent de tous leur poids auprès de certains élus et ministre qui ont leur attention pour renforcer leur place.
Ici encore c'est une affaire de politique pas partisane mais de politique publique ou chaque citoyen est en droit de demander ce qu'il y a de mieux pour leur quotidien et je pense que cela passe également par l'utilisation de logiciels libres au sein de l'Etat et de la Fonction publique en général.
Souhaite t'on encourager un certain type d'économie qui appelle à toujours plus de consommation dont le numérique et nos outils numériques ne peuvent s'extraires ou un autre modèle économique plus vertueux, prenant en compte les besoins impératifs écologiques?
Mais là je vais un peu trop loin et on commence à sortir du cadre de ce post.

Papoteur :

Des informations que j'ai, il s'agit de licences Office 365, périssables, donc un accès en ligne aux logiciels. Les professeurs et élèves reçoivent une licence, c'est gratuit pour eux et pour leur établissement.
Si les profs n'ont plus de licence, ils ne pourront plus utiliser comme avant les documents qu'ils ont créés.

Ok, je comprends. C'est sûr qu'il faudrait un temps d'adaptation. Au boulot, on vient de passer aussi d'Office 2016 à Office365. Et, je trouve que c'est le bazar. Tu n'as pas les mêmes fonctionnalités en ligne que dans l'application de bureau ; si tu veux mettre les sauvegardes automatiques, il faut que ton document soit sur OneDrive et s'il ne l'est pas déjà, ça ne fonctionne pas…

Comme le souligne Guygoye, en ayant fait le choix de Microsoft, l'éducation nationale s'est enfermée dans un système. Puisqu'ils ont des documents Office365, ils ne peuvent plus en sortir. Si demain, l'UE impose 30 % de droit de douane sur les services américains, ils vont moins rigoler à l'éducation nationale. Surtout avec des licences par abonnement qui seront donc taxées en permanence.

Bonjour

Côté enseignement supérieur et recherche, dans mon entourage teams régresse un peu au profit de RESANA, plate forme open source. https://www.numerique.gouv.fr/outils-agents/resana/

C'est basé sur onlyoffice et d'autres outils.

On va bientôt renouveler nos licences ms office, je compte proposer Only Office comme essai avant.

Bonne journée

En tant qu'utilisateur personnel, je suis passé de LibreOffice Calc à Gnumeric, qui est moins fonctionnel mais plus léger.

Papoteur :

il n'est pas possible concrètement de décréter aujourd'hui que le personnel de l'éducation nationale ne pourra pas utiliser les outils de Microsoft.

Je ne démentirais pas.
Word est indispensable aux enseignants pour composer des documents pédagogiques d'une page à la mise en page hasardeuse, à la typographie aléatoire, avec un grand blanc dans lequel coller une photocopie de bouquin avant le passer à la photocopieuse.

LibreOffice, c'est moins bien. Et puis on comprend rien, c'est pas comme Word. Que Ministère ou collectivités locales renoncent à Microsoft s'ils veulent voir les profs sur les rond points.

L'Éducation Nationale a aussi le doigt dans l'engrenage avec Pronote qui gère les emplois du temps élèves et profs, les notes, les bulletins et la base de données qui va avec. Privative bien sûr. Difficile d'en changer sans abandonner les données d'années précédentes. Et je n'évoque pas la formation qui s'imposerait. Alors que c'est déjà folklorique avec ce qui est en place.

Plutôt que Microsoft, certains établissent leurs documents avec la suite Google, à charge pour les élèves de les télécharger. Ce qui est proscrit par le RGPD, la CNIL, surtout sur mineurs par personne ayant autorité.
Si on ne peut plus faire ce qu'on veut…

Meuz :

L'Éducation Nationale a aussi le doigt dans l'engrenage avec Pronote qui gère les emplois du temps élèves et profs, les notes, les bulletins et la base de données qui va avec. Privative bien sûr. Difficile d'en changer sans abandonner les données d'années précédentes. Et je n'évoque pas la formation qui s'imposerait. Alors que c'est déjà folklorique avec ce qui est en place.

Dans ce domaine, qui a aussi été évoqué, les académies de Bretagne et des pays de la Loire ont mis en place un espace numérique de travail fondé sur du libre :
https://www.toutatice.fr/portail pour la Bretagne https://www.lesblancsdecole.com/pourquoi-toutatice-bouleverse-leducation-en-bretagne/
https://www.e-lyco.fr/ pour la Loire Atlantique

Effectivement certaines académies, et collectivités locales, propose des ENT libres comme Moodle. Mais ceci n'arrange pas forcément les établissements.

Il arrive que la Direction de l'établissement maîtrise Pronote, et doit découvrir Moodle. En pratique, on reste sur Pronote "qui coûte une blinde" pourtant.

Et même avec un hybride des deux. Chacun ayant ses méthodes, ses habitudes, ses documents dans l'un ou l'autre des environnements, il y reste. En pratique, avec le prof de maths tout est dans Moodle, avec le prof d'histoire c'est dans Pronote, avec le prof de latin, qui découvre le numérique, eh bien ça dépend de la lune.

Et à expliquer au parents…

Ce qui fait 3 messageries : celle de Pronote, celle de Moodle, et la messagerie académique des rectorats. Sources de savoureux imbroglios !

Tout ça sous Windows.

deniums :

En tant qu'utilisateur personnel, je suis passé de LibreOffice Calc à Gnumeric, qui est moins fonctionnel mais plus léger.

Ce n'est pas forcément une bonne idée. Gnumeric, pose au moins un problème : il ne gère pas les plages et les expressions qui sont très utiles pour la gestion des feuilles de calcul dès qu'elles commencent à devenir complexes, ce qui signifie qu'il n'ouvre pas bien les fichiers qui en comportent et que ça bousille tout (notamment les références basées sur des expressions nommées). Et je ne sais pas quelle est la version d'ODF qu'il supporte. Tout au moins la version 1.12.55 qui est celle fournie par Mageia.

Édité par Ysabeau Le 10/04/2025 à 18h23

Ysabeau :

Gnumeric, pose au moins un problème : il ne gère pas les plages et les expressions qui sont très utiles pour la gestion des feuilles de calcul dès qu'elles commencent à devenir complexes, ce qui signifie qu'il n'ouvre pas bien les fichiers qui en comportent et que ça bousille tout (notamment les références basées sur des expressions nommées).

Il semble fonctionner pour moi.

Meuz :

Ce qui fait 3 messageries : celle de Pronote, celle de Moodle, et la messagerie académique des rectorats. Sources de savoureux imbroglios !

C'est mon quotidien de Conseiller Numérique. Entre les écoles qui ne fournissent pas les bon accès aux blogs d'école et divers ENT et les parents qui perdent les mots de passes, les identifiants voir les deux... Ou encore qui changent de téléphone mais ne savent plus recâbler le tout !

Bref un bon bon vieux cahier de liaison en élémentaire et un Carnet de liaison au collège font mieux le taf et ça évite d'avoir des enfants qui s'habituent à la techno police.